Qu’est-ce donc que le Basic IR ?
Le Basic IR est une nouvelle qualification européenne (donc valable dans tous les pays européens gérés, pour l’aviation, par l’EASA).
Le texte en version Française ici
Quelle différence entre le Basic IR et l’EIR (En route IFR) ?
Le Basic IR répond au besoin, clairement exprimé, des pilotes privés de voler en sécurité lorsque la météo n’est pas de la partie. Au lieu de partir en VFR, de recevoir une clairance IFR permettant de traverser la couche, puis de percer, à l’arrivée, pour retrouver des conditions VFR, le BASIC IR permet de réaliser son vol entièrement en IFR, y compris pour les approches. C’est une différence majeure !
Avec le Basic IR, on peut partir en IFR et réaliser des approches IFR (ILS, VOR, NDB, GPS).
Et quelle différence avec un IR complet ?
Le texte prévoit que les minimas d’approche sont légèrement relevés. Cette limitation peut être levée après une mise à niveau survenant après le passage du Basic IR.
Encore une qualification uniquement valable en France ?
Non, le Basic IR sera valable dans tous les pays européens gérés par l’EASA.
C’est pour qui le Basic IR ?
Le Basic IR est destiné à tout pilote qui est conscient des limitations imposées par le VFR et qui souhaite pouvoir utiliser un avion correctement équipé pour voler en sécurité lorsque les conditions météo ne sont pas VFR. Ceci dit, le Basic IR, comme l’IR complet, n’est pas une assurance de voler par tous temps. Il appartient au pilote d’apprécier les conditions météo et de vérifier leur adéquation avec son niveau d’entrainement, les minimas opérationnels en vigueur pour sa qualification et les limitations imposées par l’équipement ou l’absence d’équipement de l’appareil utilisé.
Quand pourra-t-on passer cette qualification ?
À partir de septembre 2021.
Pourquoi est-ce important ?
Pouvoir utiliser un avion léger lorsque la météo se dégrade brusquement n’est possible que si l’on a reçu une formation adéquate. L’arrivée de cette qualification est rendue possible par un changement d’état d’esprit fondamental au niveau de l’EASA.
Jusqu’à l’arrivée de son directeur général actuel, Patrick Ky, l’agence européenne édictait des règlements conçus pour les compagnies aériennes et ces règles étaient transposées à l’aviation générale. Bien évidemment, ces règles étaient inadaptées à l’aviation générale que nous pratiquons. Que ce soit pour l’entretien ou pour l’utilisation de nos avions ou, tout simplement, les questions de licences et de formation, nous n’avions aucun besoin de fardeaux administratifs ou de règles disproportionnées par rapport à nos besoins en sécurité, bien éloignés de ceux des compagnies aériennes.
Du coup, nous dépensions plus d’argent, passions du temps sur les bancs de nos ATO et DTO à étudier des sujets inutiles.
Ce temps est maintenant révolu.
L’EASA adopte une attitude plus pragmatique et proportionnelle par rapport à l’aviation commerciale. Du coup, de nombreux allégements commencent à voir le jour. Le Basic IR en est un.
L’EIR, obtenu il y a quelques années était, dans le principe, un brevet de base IFR, destiné à permettre à un pilote d’apprendre l’IFR à un rythme adapté à sa pratique et à permettre de ne pas annuler un voyage systématiquement pour conditions météo limites. Mais le départ et l’arrivée devaient se faire en conditions VMC. Ce qui n’allait pas sans poser problème. Les contrôleurs avaient du mal à gérer une situation très inhabituelle et à intégrer ces pilotes dans un flot de trafic avec des impératifs et des limitations différents.
N’oublions pas non plus qu’aux USA, pays de l’IFR pour pilotes privés par excellence, que ce genre d’exercice, nommé là-bas « VFR On Top » est réservé aux détenteurs d’une qualification IFR ! Qui peut jurer que le trou attendu pour passer VMC ou que les conditions météo seront suffisamment clémentes pour passer VMC à l’arrivée ?
(texte de référence FAA ici)
Le Basic IR est donc une correction de l’EIR, permettant d’aborder la formation IFR à son rythme, de manière modulaire, à des coûts abordables. Il permet de former un pilote à l’utilisation d’un avion équipé pour le vol sans visibilité dans des conditions météo ne permettant pas d’entreprendre un vol en VFR. Il permet les départs et les arrivées de terrains sous régime IFR en utilisant les départs, les arrivées et les approches, avec des minimas adaptés.
Et l’AOPA France dans tout çà ?
Depuis la publication de l’EIR (en route IFR), l’AOPA France et les autres AOPA européennes ont milité sans relâche pour une qualification aux instruments modulaire, basée sur l’expérience et la compétence démontrée des élèves qui leur permette d’utiliser toutes les phases d’un vol IFR et non pas un sous-ensemble de celles-ci.
C’est un progrès important pour la sécurité de ceux qui veulent se lancer dans l’apprentissage du vol aux instruments. De plus, la modularité de la formation, les possibilités de la réaliser à son rythme et le coût plus faible permettent de s’adresser à un ensemble de pilotes bien plus large. Les AOPA ont joué leur rôle en faisant la promotion de la sécurité, en défendant la liberté des pilotes, de tous niveaux, à progresser et a défendu les intérêts financiers des pilotes s’interrogeaient sur les coûts constatés d’une formation IFR.